
Exu
Narrator Cameléopardalis
Exu
Narrator Cameléopardalis
Exu
Narrator Cameléopardalis
Ancien conteur de Brocéliande, actuel psychologue-hypnothérapeute... Venez vivre quelques aventures... mais je ne promets pas que vous en ressortirez indemne ✨
Exu
Exu
5eme et 6eme jour de l'#inktober2025 !
Aujourd'hui nous illustrons les mots Cerf et Percer !
L'histoire de ce personnage est noté ici :
Chaque jour d'hiver, quand le monde restait bien au chaud dans sa maison, une petite girafe enfilait son manteau bleu, son bonnet à pompon ornée de bois de cerf et ses bottes rouges avant de "vivre des aventures". Elle n’était pas très grande, pas très rapide, mais elle avait un grand cœur et emplissait la ville de petit trésor pour qui savait voir avec des yeux d'enfant.
Ce matin-là, alors que tout le monde préparait les guirlandes et les biscuits, elle avait décidé d’aider le Père Noël.
Comment ? En perçant la glace, bien sûr ! Parce que, selon elle :
Les poissons aussi méritent leur Noël !
Elle planta sa grosse vrille, tourna, tourna, jusqu’à ce qu’un trou parfait apparaisse. Puis elle agrandis avec patience, toute la journée, le trou.
Les villageois étaient curieux et regardait l'enfant oeuvrer, veillant à ce qu'il ne plonge pas dans l'eau. Quand la petite girafe eu fini, elle glissa doucement une petite boîte rouge, attachée d’un ruban d’or dans le trou.
Pour vous, mes amis du dessous. Joyeux Noël ! murmura-t-elle.
Nul ne sut jamais ce que contenait la boîte. Mais, le soir venu, quand les étoiles se mirent à briller, le trou scintilla d’une lumière bleutée.
On aurait juré qu’une myriade de bulles chantaient sous la glace.
C’était si beau que tout le village, attiré par cette douce lueur et ce chant apaisant, se réunit autour du lac pour écouter en silence.
Depuis ce jour, on fête traditionnellement Noël autour du lac.
Et lorsque la lumière s’éteint, chacun rentre chez soi, le cœur paisible et le souvenir encore tiède dans la poitrine.
Quant à la petite girafe…
Elle a vécu bien d’autres aventures étonnantes.
Mais ceci… est une autre histoire !
Exu
Il est temps pour les jours 3 et 4 du #inktober2025 !
Les deux mots sont couronne + trouble
Je suis en train de me dire que ça meriterait une petite histoire pour chacun d'entre eux, après tout on est sur un réseau de roleplay
Du coup, jour impair le dessin et jour pair l'histoire. J'écrirai celle du jour 2 en éditant le texte du premier dessin
Quant à l'histoire... La voici !
Dans le reflet trouble de leur boisson, certains jurent avoir aperçu une couronne d’or flotter au-dessus de leur tête, se dessinant puis se dissipant au gré des cercles de mousse.
Nul ne sait pourquoi ce signe apparaît. Les enfants désignent alors le "roi du jour", maître des jeux. Les adultes s’en amusent un instant, puis l’oublient. Mais les rumeurs vont bon train : présage de chance, appel de l’au-delà, ou simple illusion des yeux fatigués.
La vérité, chuchotée à voix basse, est toute autre. La couronne n’est pas un hasard : elle est un prérequis. Celui ou celle qui l’aperçoit devient porteur du signe. Alors seulement, une porte discrète s’ouvre quelque part dans la ville.
Derrière ce seuil se trouve un café oublié des cartes, qui n’existe que ce jour-là. Chaque boisson servie y est exquise… mais ce n’est qu’en commandant une certaine boisson hors menu, dont nul n’ose prononcer le nom, qu’on peut rencontrer la mystérieuse Reine Cappu.
On dit qu’elle possède des pouvoirs immenses, et qu’à ceux qui partagent son temps, elle offre la possibilité d’énoncer un vœu.
Exu
A peine quittons nous le scenartember que débute le #Inktober2025... Allez, on s'y met !
Comme j'aurais généralement moins de temps pour ce mois ci, je vais cumuler les jours. Voici donc les deux premiers jours !
Moustache + tisser
Le tout au feutre à alcool et crayon.
Passons à l'histoire :
On disait de Magnifico qu’il apparaissait toujours là où l’on s’y attendait le moins : au détour d’un couloir, au creux d’un escalier, assis dans une cour endormie. Toujours, il tricotait en silence.
Ses œuvres étaient splendides, disons le, tissées avec un goût exquis, mais certaines… certaines échappaient aux mots.
Car lorsqu’il tirait un poil de sa moustache, celui-ci devenait un fil très spécial : un fil vivant, allongé de rêve éveillé, que Magnifico avait longuement façonné.
Chaque ouvrage était un subtil mélange de sensations et de mémoire : une caresse oubliée, un parfum d’herbe mouillée, une chanson fredonnée par le vent.
De cette patience naissaient des tissus chamarré, dont on disait qu’ils savaient réparer les journées abîmées.
Un enfant chagriné n’avait qu’à enfouir son visage dans l’une de ses écharpes : aussitôt, la peine se dissolvait comme un sucre dans du thé chaud.
Le rencontrerez-vous ? Peut-être. Et si un jour la tristesse vous charge, si la colère gronde ou si la peur tenaille… alors, qui sait ? Magnifico aura peut-être une œuvre qui vous siéra.
Exu
Le Scenartember était encore une belle aventure cette année.
Je remercie chaleureusement Lubuwei pour cette idée et cette édition. J’ai particulièrement apprécié la mouture de cette année, avec des thèmes moins bloquants, mais qui ouvraient des portes à l’imaginaire.
Il y a eu des pépites dans la liste. Pour ma part, "Pelle d’argent et pioche de fer" a été mon préféré je pense : un titre simple mais qui appelle directement à l'imagination. Le format nom+adjectif fonctionne très bien aussi, je trouve : ça laisse assez de flou pour la liberté, mais assez de précision pour l’inspiration immédiate.
Bref, ça a été un plaisir de me prêter au jeu et de passer quelques heures sur ces petit textes . J'espère que ça a plu aux quelques personnes qui ont pu tomber dessus (je ne sais pas s'il y en a eu beaucoup, le nombre de like étant mon seul indicateur et plafonnant à 2
) et que ça a pu inspirer certains pour leurs parties ou fait passer un bon moment de lecture aux autres !
Exu
Dernier jour du #scenartember25 sur le terme "ninja". Je propose donc un scénario un peu hors de mes sentiers battues. Entrez donc dans ce teen movie !
Collés.
Un vendredi soir. Tout le monde est déjà parti, la cour sonne creux, et vous êtes coincés dans une salle trop chaude qui sent la transpi, le déo bas de gamme et le plastique chauffé du tableau/écran. Les volets roulants vibrent avec le vent, et les néons au plafond grésillent comme s’il se foutaient de vous.
Le pion, Monsieur Dufresne, sweat trop large, air blasé, traîne dans le couloir. Son portable en main, il marmonne "faites pas les cons" en passant la tête par la porte, puis il disparaît.
Cinq minutes. Dix. Quinze.
Toujours rien.
Au début, l’ambiance monte.
On se lève, on parle, on sort les snacks. Y en a un qui s’assoit sur le bureau du prof, un autre qui envoie un vieux avion en papier. C’est le moment où on sent que la colle est déjà presque finie.
Puis… d’un coup, le noir total.
Un claquement sec.
L'écran s'éteint au bout de 3 secondes, nous laissant dans la nuit. Le silence est lourd, épais. Pendant quelques secondes, juste vos respirations et les battements de votre cœur.
La lumière revient d’un coup, trop blanche, trop forte.
Et là…
Rien n’a changé. Enfin… presque.
Un truc pèse. Comme si la salle avait rapetissé, comme si l’air était plus dense. Les néons... Ne grésillent plus.
Vous vous tournez vers la fenêtre.
Et vous le voyez.
Une silhouette immobile, perchée sur le toit du préau, découpée par la lune. Totalement cliché.
Tout en noir. Bandeau qui flotte dans le vent.
Un putain de ninja.
Alors, que s'est il passé pour ce groupe ? A vous de le dire !
Je ferais un point sur le scenartember un peu plus tard :)
Exu
Aujourd'hui pour le jour 29 du #scenartember25 avec pour thème "force de l'ordre dépassé par les évènements" j'ai pensé à un épisode cocasse de notre Histoire... Pourquoi inventer quand le monde nous livre sur un plateau un tel matériaux ?
Briefing : Mission mineure n°1327
Salle de déploiement, rideau de poussière temporelle encore flottant
Le capitaine se plante devant vous, mains dans le dos, sourire carnassier. Ses yeux brillent d’une malice tranquille, celle de quelqu’un qui a déjà vu bien pire.
Bon, les bleus. Aujourd’hui, pour votre première, c’est léger, cadeau. Une mission de routine, histoire de vous faire les dents.
Il fait quelques pas, sa botte résonne sur le sol métallique.
On part en… Australie. Année 1932. Après la grande guerre, après la crise. Rien de sorcier. Des fermiers désespérés, des champs de blé, et… des oiseaux.
Un claquement de doigts, et derrière lui s’allume une projection tremblotante : des silhouettes d’émeus, hautes, rapides, massives, traversant un champ en file indienne.
Les bestiaux. Six pieds de haut, blindés de plumes, ça court plus vite qu’un cheval et ça encaisse les balles comme un mur de briques. Ils ravagent les cultures et les colons hurlent au secours.
Le capitaine hausse les épaules.
L’armée locale a été envoyée avec des mitrailleuses Lewis, rien que ça. Officiellement pour "rétablir l’ordre". Officieusement… c’est une démonstration de force...
Il marque une pause, un sourire plus large au coin des lèvres. Puis reprend un ton sérieux.
Votre mission ? Simple. Vous infiltrez les rangs, vous restez discrets. Objectif : assurer la survie d’un peloton un peu casse-cou. Ils doivent rentrer entiers, ou du moins… assez en forme pour continuer à faire tourner la machine historique. Compris ?
Il s’avance d’un pas, son regard balaie la salle.
Rappelez-vous : pas d’interférence directe. Pas d’armes d’appoint. Pas de “grands gestes”. Vous êtes l’ombre, le hasard, la petite main invisible qui évite que les idiots se fassent tuer par leurs propres erreurs.
Puis il se redresse, mains derrière le dos, ton soudain solennel.
Ha, j’allais oublier…
Un silence calculé. Son clin d’œil est sec, amusé... Le temps que la nappe temporelle se referme... Vous entendez alors cette phrase avec un petit rire
Dans cette guerre des émeus… l’Australie perd.
N'hésitez pas à vous renseigner sur cette guerre, c'est instructif . Il y a des rebondissements sympa : les lapins qui sont libéré par les Émeus et et qui envahissent le territoire, les oiseaux qui évoluent et élisent un chef (décrit comme un "émeu noir plus grand que les autres et au regard violent") pour guider les groupes hors de portée des mitrailleuses, des soldats qui se blessent en tendant de sauter d'une voiture sur un oiseau, une sécheresse qui pousse les Émeus à piquer une tête dans les bassins d'eau potable...
Et, oui, tout est trouvable dans les journaux d'époque (avec peut être un peu de folklore journalistique...) x)
En attendant, je vous laisse voir comment les PJ vont pouvoir oeuvrer dans l'ombre pour protéger l'unité casse cou des jeunes en service militaire.
De mon côté je vous dit à demain pour le dernier jour !
Exu
Aujourd'hui, le thème du 28eme jour du #scenartember25 est "marchand (trop) efficace"... Et si vous pouviez obtenir quelque chose que vous avez toujours voulu... à un prix qui semble dérisoire ?
La pluie s’est arrêtée, mais l’air reste humide quand vous rejoignez la caravane arrêtée en bord de route. Trois chariots vernis, garnis de tissus colorés, d’épices, de coffres lourds. Les bêtes sont lustrées, bien nourries. Les marchands, eux, sourient large, les mains pleines de bagues, les voix portées par le vin.
L’accueil est chaleureux : on vous tend des assiettes, on rit fort, on vous tape dans le dos comme si vous faisiez partie de la famille. Le feu crépite, jetant des reflets dorés sur leurs étoffes neuves. La richesse éclate à chaque détail : une jarre de vin rare laissée grande ouverte, des couvertures brodées d’or étalées sur l’herbe humide...
Et au milieu de cette exubérance, il y a une silhouette.
Dans l’ombre d’un chariot, assise sur un coussin trop large pour elle, une femme maigre, le dos voûté, les mains tremblantes. Son visage est parcheminé, ses joues creusées, ses yeux perdus fixent les flammes sans ciller.
Elle tousse, doucement, sans force, et chaque son arrache un geste inquiet des autres. Tout le monde est à ses petit soin, l’un s’interrompt pour lui porter une cuillère de soupe aux lèvres. Elle ouvre à peine la bouche, obéissante, sans un mot. Plus tard, deux l’aident à se lever, la soutiennent comme une enfant, et la mènent vers le chariot où elle disparaît derrière les tissus.
La fête continue. Les rires reprennent. Les marchands vous parlent de leurs réussites du mois passé : des cargaisons qui se vendent mieux que prévues, des affaires qui tombent toujours au bon moment, des contrats signés à la dernière heure. Ils plaisantent, ils trinquent, ils disent que la chance ne les quittera jamais, qu'ils ont assurés leurs arrières. Mais derrière chaque éclat de rire, il y a une crispation. Comme si la joie sonnait trop clair, forcée, et que chacun s’accrochait à elle pour ne pas voir autre chose.
Quand le feu s’affaisse et que les autres se sont endormis, il ne reste qu’un seul homme avec vous : le plus jeune. Vingt ans à peine, et pourtant le chef du groupe. Sa tunique est riche, sa ceinture lourde de pièces, ses mains douces tiennent son verre avec l’assurance de celui qui a déjà tout gagné. Pourtant ses yeux sont cernés, fatigués.
fixe les braises, longtemps, si longtemps que vous croyez qu’il va s’endormir. Puis sa voix s’élève, basse, rauque, mais étrangement douce.
Vous l’avez vue… hein ?
Il ne vous laisse pas le temps de répondre.
Ma sœur...
Ses doigts serrent sa coupe, ses jointures blanchissent. Il reprend, un peu plus fort, comme pour se convaincre lui-même :
Elle a voulu m’aider. Elle est allée voir le marchand. Ce n'est pas n'importe qui. Et si vous allez vers la ville... vous le croiserez... Il vend… du temps.
Il vous lance un regard lourd.
Ce n’est pas un voleur, pas un démon… juste un vendeur. Honnête, même. Il vous dit toujours ce qu’il vend, il vous met toujours en garde...
Un silence
Une journée de chance. C’est ce qu’elle a acheté pour moi. Et par les dieux… quelle journée. Tout me réussissait. Les marchés, les contrats, les affaires, tout se retournait en or sous mes doigts. J’étais ivre de réussite. Riche en un seul jour.
Son sourire se brise, net.
Mais elle… elle a payé. Cinq années envolées d’un coup. Son corps n’avait que seize ans. Mais ce soir-là, elle en portait vingt.
Mais sa tête... elle... n'a pas grandi... Elle avait un corps plein d'énergie, et la fougue d'une adolescente...
Il marque une pause, avale sa salive, son regard perdu dans la lueur rouge des flammes.
J'étais effrayé quand la journée s'est achevé... j'avais peur de tout perdre... Alors elle a recommencé. Un mois, cette fois. Pour prolonger le miracle.
Et son corps a bondi encore. Vingt ans de plus. elle avait le corps du même âge que ma mère... avec ses douleurs, ses muscles raides, ses reins qui protestaient. Elle ne s’était jamais préparée à ça. Comment l’aurait-elle pu ?
Il secoue la tête, amer.
Le marchand… il l’a toujours prévenue. Toujours. Il lui disait : "Ce n’est pas une bonne idée. Tu ne supporteras pas. Ne joue pas avec ça." Mais elle suppliait, elle achetait... Une heure de soulagement par-ci. Une heure de rêve par-là. Le prix devenait de plus en plus lourd. Chaque seconde lui rongeait un peu plus la chair. Elle voulait retrouver un corps qu’elle n’avait jamais vu grandir.
Alors il vendait. Parce qu’il ne peut pas refuser.
Il soupire, longuement. Ses épaules s’affaissent.
C’est lui qui m’a trouvé. Qui m’a dit que ça ne pouvait plus durer. Que ma sœur risquait trop. Alors nous sommes partis. Et nous ne reviendrons jamais.
Il se penche en avant, ses mots deviennent presque un murmure.
Si un jour vous entrez dans sa boutique… écoutez-le.
Rassurez vous, je suis sûr que les PJ pourrons profiter des soldes ! En attendant à vous de décider qui est ce marchand, et sa mission.
Exu
Aujourd'hui pour le jour 27 du #scenartember25, le thème est "lac évaporé". J'ai eu plein d'idée mais j'avoue que, pris par le temps, j'ai choisi la plus simple.
Voici un texte qui peut résumer les grandes lignes d'un scénario. A vous de voir comment l'adapter !
Le lac de Mäal avait disparu en une nuit.
À sa place, il n’y avait plus qu’un désert craquelé, un fond vidé de son eau, comme si l'eau s’était levée et envolée. Le sol sec gémissait sous les pas, la vase durcie se fendait en éclats poudreux. Au centre, les ruines d’un village englouti apparaissaient pour la première fois depuis des générations : poutres tordues, toits éventrés, murs recouvert d'algues sèches figés dans la décrépitude. Une poupée sans couleur, gisait sur une marche ; une barque brisée, coincée entre deux murs, semblait attendre des rameurs qui ne viendraient plus. Rien ne bougeait, et pourtant chaque pas menaçait de réveiller quelque piège laissé par un siècle d’immersion : mur branlant, poutres pourries, puits cachés sous la croûte...
Mais ce n’était pas cela qui attirait les regards.
C’était la faille.
Une cicatrice béante, ouverte au milieu du village comme une plaie encore fumante. L’air en sortait chaud, teinté d’un éclat orangé qui semblait suinter du sol lui-même. En se penchant, on n’apercevait pas la pierre, mais une lumière mouvante, une lueur profonde, comme un brasier qui ne consumait rien. Et dans ce souffle chaud, parfois, un murmure indistinct, semblable au soupir d’une gorge gigantesque.
En franchissant la faille, le monde bascula.
L’air devint lourd, saturé d’ozone et de métal. La lumière, sans source, baignait tout d’un orange vibrant, crépusculaire, comme si le ciel entier brûlait derrière un voile invisible.
Au-dessus, le ciel n’était pas vide. Des formes immenses y glissaient : spirales d’ailes, cercles d’yeux innombrables, géométries mouvantes qui semblaient scruter puis s’éloigner, aspirées par un rythme inconnu. Parfois, l’une d’elles s’arrêtait, suspendue, et un oeil... Puis deux... Puis des dizaines d’yeux fixaient les intrus dans un silence pétrifiant. Puis la créature reprenait sa course, comme repue d’un spectacle dérangeant.
Des silhouettes colossales marchaient lentement en fond de paysage. Drapées de métal et de lumière, elles portaient d’interminables lances de feu. Chaque pas faisait vibrer le sol comme un tonnerre lointain.
Autour des joueurs, le sol s’ornait de végétations basses et luisantes, qui se repliaient au passage des intrus, comme pour éviter leur contact. Les roches se dressaient en colonnes polies, presque des piliers antiques parfait qui serait apparu spontanément.
Et puis, il y eut les habitants.
Ils étaient... ressemblaient..? à des hommes, oui. Trop parfaitement. Leur peau était lisse, leurs yeux d’une limpidité inquiétante. Quand ils virent les étrangers, ils s’arrêtèrent, muets d’abord, puis leurs visages se déformèrent sous l’effroi. Des cris aigus éclatèrent, se répercutant comme des éclairs dans le silence. Certains tombèrent à genoux, d’autres s’enfuirent, d’autres encore levèrent les bras vers le ciel, appelant quelque secours invisible. Leurs voix montèrent, se répétèrent, et le sol entier sembla se tendre sous la panique.
Bientôt, le ciel se déchira. Les masses d'yeux avaient appelé à l'aide.
Des êtres ailés plongèrent : masses de flammes et de métal, armées de lames étincelantes. Leurs ailes battaient si fort qu’elles soulevaient des bourrasques suffocantes. Dans le lointain, les silhouettes colossales reprirent leur marche, plus rapides et vers les joueurs, et derrière elles s’éleva un chant à la trompette rythmé, martelé comme une guerre en approche. Le monde entier paraissait s’armer contre ceux qui venaient d’entrer.
Il n’y eut plus de place pour l’exploration.
Il fallut courir, échapper aux ailes de feu, aux armées en marche, au sol qui vibrait comme pour se refermer. Le gouffre n’était plus une curiosité, mais un seuil à franchir d’urgence pour retourner chez soi.
Car là-bas, dans ce monde orange, nul ne voulait d’eux.
Alors... L'enfer c'est les autres ? Ou bien es-ce les joueurs les démons de ce nouveau monde ?
A vous de jouer !
Exu
Aujourd'hui parlons "transition" dans le #scenartember25, que diriez vous d'une petite année de vacances de printemps ?
Vous parcourez le parchemin avant de sortir sur le pont, on vous a informé que le responsable de l'île vous attend déjà à quai
"Jadis… l’hiver frappa Viridia plus durement que jamais.
La mer se figea aux abords, les troupeaux moururent de froid, les enfants grelottaient dans des draps de glace. Alors les anciens conduisirent le peuple au sommet de la colline sacrée. Là-haut, ils prièrent.
Ils déposèrent du miel, du vin et des fleurs séchées au pied du grand chêne, et implorèrent les dieux : « Rendez-nous le printemps, rendez-nous la vie ! »
Et les dieux entendirent.
Le gel recula.
Les bourgeons éclatèrent à nouveau.
Les oiseaux chantèrent, les rivières gonflèrent. Le printemps s’installa, doux, généreux, éternel. "
Vous entendez une sorte de bourdonnement, peut être la foule ? Vous sortez.
Et la légende s’effrite devant vos sens.
L’air vous percute comme un mur.
Une chaleur douce mais poisseuse colle à vos joues, saturée de pollen au point que chaque respiration gratte la gorge. L’odeur du miel s’accroche partout, mais il a tourné, rance, écœurant, se mêlant à celle plus âcre de l’humus détrempé.
Devant vous, l’île est une mer de fleurs en furie. Pas de champs ordonnés : juste une vague vivante, colorée, gonflée, qui déferle jusqu’aux collines. Les pétales trop ouverts semblent presque vous regarder, les ronces s’entortillent sur elles-mêmes comme des serpents verts, les herbes grasses se couchent sous leur propre poids, suintant de sève.
Les insectes sont partout. Des nuages entiers, vrombissants, passent comme des nuées orageuses. Ils s’écrasent sur vos tempes, s’agrippent à vos vêtements, s’entêtent à vouloir entrer dans vos oreilles et vos narines. Leurs corps minuscules forment une pluie vivante, impossible à chasser vraiment.
Sous vos bottes, le sol spongieux s’affaisse, imbibé d’eau et de racines gonflées. À chaque pas, une boue sombre remonte, dégageant une puanteur d’humus pourri. Même les murs des maisons sont tachés de moisissures jaunes et rouges, piqués de trous où grouillent les larves.
À travers ce chaos, des silhouettes s’agitent : habitants maigres, les yeux gonflés de larmes et de poussière, leurs peaux irritées marquées de plaques rouges. Un enfant tousse violemment, des filaments rosés aux lèvres, tandis que sa mère le serre en priant, ses bras striés de griffures et d’urticaire.
Et par-dessus tout, la brise…
Une brise tiède, constante, chargée de spores invisibles. Elle vous colle à la peau comme une sueur étrangère. Vous sentez déjà vos paupières picoter, vos narines brûler, vos poumons protester.
Le maire de Viridia vous attend au seuil de la salle commune. Sa chemise est tachée de sève et ses yeux cernés parlent d’insomnies sans fin.
Étrangers… vous êtes venus au bon moment. Nous n’avons plus de forces, plus de réponses. Les dieux nous ont donné un printemps éternel, mais il est en train de nous tuer. Je vous en supplie : trouvez pourquoi le cycle est brisé. Et ramenez-nous l’été… ou même l’hiver, s’il le faut.
Alors, reposé ? En tout cas vos joueurs eux risquent d'être occupé, espérons qu'il n'y ait pas de mage incendiaire... Ça risque d'être dangereux avec tout ce polen...
Exu
C'est l'heure pour le 25eme jour ! Parlons donc du "produit de son époque" du #scenartember25 ! Peut être ai-je été un peu loin dans mon idée cette fois, mais à vous de voir quel est le produit... :p
Le moteur vrombit. La pluie tape en cadence contre le toit de la vieille fourgonnette. L’homme assis à l’avant, manteau trop grand et odeur de tabac froid, ne se retourne pas. Sa voix râpeuse porte quand même jusque sur la banquette arrière.
Bon… écoutez bien, les perroquets.
Il ricane, un rire bref, sec.
Ho faites pas la gueule ! Osez me dire que ça vous va pas bien... Regardez-vous : plumes de toutes les couleurs, foulards, badges et petits chapeaux ridicules. On vous croirait sortis d’un carnaval de province. Mais c’est parfait. Parce que dehors, c’est exactement ce qu’ils attendent de vous, alors vous plaignez pas.
Il écrase sa cigarette à moitié consumée contre le tableau de bord, laissant une tache brûlée parmi d’autres.
Vous savez déjà, mais je répète, comme d'hab'. L’Automate-Miroir… À la base, c’était un jouet. Un truc pour amuser les mômes riches. Il imitait vos gestes, répétait vos mots… drôle cinq minutes, puis oublié.
Sauf que non. Les gens l’ont imité, lui. Faut dire qu'il enregistrait parfaitement les goûts de la haute. Alors le copier c'était être sur d'être dans le coup.
Alors il a copié les copieurs, ce qui à motivé les autres. Et ça a fait ping pong jusqu’à ce qu’un foutu automate devienne le modèle de toute une cité.
Le bonus ? Les humains copie mal, ils en font trop. Du coup l'automate est obligé d'exagérer pour suivre... Ce qui donne...
Il fait un geste dédaigneux vers vos vêtements. Puis Il marque un silence, ses doigts tambourinant contre le volant.
Maintenant imaginez... que se passerait il si, demain, quelqu’un glisse un ordre dans ses engrenages… un mot, un symbole, un geste… alors tout le monde le suivra... Le parfait dictateur, car c'est le peuple qui veux le suivre.
Il allume une nouvelle cigarette, souffle la fumée par la vitre entrouverte.
Ben c'est le risque que les services ont détecté.
Votre mission ? Protéger la marionnette. Pas la détruire, pas la libérer. Juste empêcher qu’elle soit manipulée.
Discrètement... Enfin autant que vos plumes le permettent... Parce qu’aux yeux du public, vous n’êtes pas des forces d’élite. Vous êtes des fans tirés au sort pour rester près d'elle.
Alors quand y'a du monde vous souriez, vous criez, vous agitez vos bouts de tissu bariolés… et vous ouvrez l’œil.
Il se tourne enfin, son regard fatigué glissant sur vous, sur vos accoutrements criards. Il soupire.
Vous serez pas seuls, y'a des vrais fanatique dans le lot de ceux qui ont participé et remporté le concours que vous avez vous aussi "gagné". Mais il sont safe. Enfin... normalement...
La voiture ralentit, les phares éclairent au loin une foule hurlante, agitée, brandissant pancartes et torches. Un grondement de ferveur enfle comme une vague.
Quant à moi, je serais jamais loin, vous inquiétez pas.
Le supérieur écrase sa cigarette, un sourire ironique aux lèvres.
Allez, mes perroquets… le spectacle commence.
Quel sera la suite de ce scénario, vont il échouer et devoir rattraper, vont il découvrir que ceux sur qui on peut compter sont peut-être pas ceux qu'on pense ? La marionnette signifie t'elle plus que ce que vous croyez ?
Je ne sais... En tout cas à vous de jouer !